Un des films phare de ma cinémathèque perso. J'avais déjà beaucoup aimé le précédent film de Del Toro,
l'Echine du Diable, qui se passait pendant la guerre civile espagnole, avec une bonne dose de fantastique et d'horreur.
Dans
le labyrinthe de Pan , le fantastique et la réalité sont aussi étroitement liés - et lequel des deux est le plus étrange, le plus horrible ? En effet, la vie de la jeune Ofelia n'est pas rose : sa mère est enceinte et malade et son beau-père est un homme froid et cruel (terrifiant Sergi Lopez).
L'histoire nous plonge à la fin de la guerre civile espagnole, quand les franquistes tentent de mater les résistants. Les méthodes de Vidal sont violentes et brutales - le plus effrayant étant qu'il ne perd quasiment jamais son sang-froid.
Le monde fantastique dans lequel Ofelia pénètre ne ressemble guère à un conte de fée ; les épreuves qu'elle doit subir sont assez horribles - je pense à l'énorme crapaud, ou surtout à l'espèce d'ogre qui a des yeux dans les paumes, brrr ! Quant à la fin... Heureuse ou pas ? Cela dépend du point de vue où l'on se place, et laisse pas mal de place à l'interprétation personnelle que chacun pourra s'en faire.
Les décors sombres et tourmentés sont superbes, et ajoutent beaucoup à l'atmosphère oppressante du film. Les personnages fantastiques sont tous réussis - la légèreté des fées, l'ambivalence de Pan, l'horreur du crapaud et de l'ogre... Quant à la musique, le thème principal - une berceuse mélancolique - reste longtemps dans la tête.
Un film qui nous rappelle que l'enfance et les contes de fées sont des choses extrêmes et cruels...