• Vous pensiez que vos parents seraient toujours là pour vous protéger ? Vous aviez tort...

    A Londres, une étrange maladie a transformé les adultes en morts-vivants. Plus aucun endroit n'est sûr dans la ville pour les enfants. Des clans se forment comme celui du supermarché Waitrose mené par Arran. Un jour, quelqu'un vient les avertir de l'existence d'un autre abri à Buckingham Palace. C'est l'épreuve de la dernière chance. Les enfants traversent tout Londres pour fuir le danger.

    Ennemis / Charlie Higson



    Parmi toute la production vampirique et autres créatures de l'ombre, ce roman - premier tome d'une trilogie - apporte une bouffée de fraîcheur non négligeable.
    Déjà, ça ne tombe pas amoureux à tous les paragraphes - j'ai rien contre l'amour, mais quand j'ai l'impression de relire sans cesse la même histoire, là ça me gonfle un peu. On suit un groupe de gamins qui luttent pour leur survie, et s'en sortent de façon plus ou moins (mal)heureuse, ce qui laisse peu de temps pour les sentiments.

    L'auteur nous dépeint un Londres post-apocalyptique saisissant, sombre et inquiétant. Toutes ces ruelles semblent d'un coup receler mille dangers...

    En plus, c'est délicieusement gore, et là j'adhère totalement ! Je pense notamment aux massacres dans les rues, ou aux scènes dans le métro... Les enfants tombent comme des mouches, et l'auteur n'hésite pas à faire mourir des protagonistes qui semblaient importants et auxquels on s'est attaché. Certaines scènes sont d'ailleurs assez crus, et je déconseille ce roman aux âmes sensibles - par contre, pour ceux qui sont amateurs de films d'horreur... Foncez !

    Seul bémol, le récit faiblit un peu dans la seconde moitié du livre, où on retrouve comme un air de Gone, de Michael Grant, en un peu moins bien... L'auteur ne donne pas vraiment d'explications sur la mystérieuse maladie touchant les adultes, ce qui risque de laisser pas mal de lecteurs sur leur faim. A découvrir dans la suite, sans doute.

    Si vous aimez frissonner et passer quelques nuits blanches à vous demander si rien ne se cache sous votre lit ou derrière les rideaux, alors ce roman est fait pour vous !


    Ennemis
    Charlie Higson
    Pocket Jeunesse
    17.50€


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  • Dans un monde où la magie est une rareté, la maîtriser a un prix...

    Hahp en fait le difficile apprentissage à l'académie. Dans sa classe, rares sont les élèves à passer toutes les épreuves. Les autres ne seront plus de ce monde pour les féliciter.
    Autrefois la magie était interdite. Jusqu'à ce que la jolie Sadima la ressuscite, grâce à ses aptitudes exceptionnelles. Mais saura-t-elle en faire un bon usage ? Ses deux acolytes sont-ils dignes de confiance ou jouent-ils les apprentis sorciers ? Et pourquoi, au nom de la magie, des enfants sont-ils affamés en enfermés dans le noir ?

    Le prix de la magie / Kathleen Duey



    Une des originalité de ce roman (premier tome d'une trilogie) est de nous montrer deux histoires parallèles, par chapitres alternés, et qui se passent à des époques différentes.
    Dans la première, on suit Sadima, dans un monde pauvre en magie, qui tente d'aider deux jeunes hommes à faire revenir la magie - en cachette. Inquiétante paire que ces deux-là ; le froid et cruel Somiss plongé dans son travail et ses expériences plus ou moins tordues, et le sympathique Franklin, serviteur et ami du premier, l'aimant et le craignant tout à la fois.
    La deuxième histoire se passe quelques années - décennies ? - plus tard. En compagnie d'autres jeunes garçons, Hahp intègre bien malgré lui l'académie de magie où les professeurs les poussent dans leurs derniers retranchements physiques et mentaux pour les faire progresser. Un seul deviendra magicien, les autres mourront - de faim, puisqu'ils ne peuvent manger que ce qu'ils arrivent à faire apparaître grâce à la force de la pensée, et ont interdiction de s'aider les uns les autres...

    Le point commun entre ces deux histoires ? Somiss et Franklin. Dans la partie de Sadima, ils répertorient les chansons dites "magiques". Dans l'histoire de Hahp, ils sont professeurs à l'académie - c'est assez destabilisant d'ailleurs, au vu de... non, mais je ne vais pas vous raconter toute l'histoire, non plus, ho !

    Ce roman ne plaira sûrement pas à tout le monde. Pas d'action, pas d'explications - je n'ai compris que vers le milieu du livre que les deux histoires ne se passaient pas à la même période - des moments âpres et cruels, une atmosphère pesante et étouffante - je pense surtout à l'académie de magie, où les enfants s'égarent dans les couloirs toujours si sombres, où il ne semble pas y avoir de fenêtress et où les magiciens apparaissent et disparaissent furtivement des salles de classes.

    Et moi ? J'ai aimé pour toutes ces raisons. j'ai aimé ne pas avoir de réponses à mes questions et faire mes propres déductions. J'espère juste que le deuxième tome sera à la hauteur de mes attentes !


    Le prix de la magie
    tome 1 : l'épreuve
    Kathleen Duey
    Castelmore
    14,90€


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  • Né en 1978, Paolo Barbieri est un jeune artiste italien qui llustre des romans pour de grandes maisons d'éditions européennes. Il aime les mondes de science-fiction et de fantasy. On a pu le découvrir en France avec les séries Chroniques du Monde Emergé et Guerres du Monde Emergé de Licia Troisi (qui au passage sont deux chouettes séries de fantasy dont j'attends la suite avec impatience) dont il a illustré les couvertures de romans.



    Illustrations diverses :

    alice barbieri

    black crow

    dragon

    terres d'occident

    tea


    Illustrations pour les séries de Licia Troisi :
      guerres du monde

    nihal

    doubhe1

    guerres monde emergé

    guerres monde emergé1

    phos

    nihal1


    Je n'ai pas vraiment réussi à faire un choix dans les illustrations que je voulais montrer - elles sont toutes tellement belles ! - du coup je vous en ai claqué un bon paquet. J'aime beaucoup l'air affirmé de ses héroïnes, son trait sûr et le soucis dans les détails...

    Pour en voir plus, ça se passe par là !


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  • LA-BAS, c'est un monde étrange et terrifiant. Des clowns y rôdent en meutes féroces. Une mariée folle y hante un désert brûlant. Je n'y suis allé qu'une fois. Je ne voulais plus retourner. Mais la Nuit Verte est arrivée. Bientôt les Cohortes vont déferler. Jérémie dit qu'il n'y a qu'un moyen d'empêcher cela.
    Nous devons retourner LA-BAS. Et en revenir... vivants.
    Alexandra.

    L'étrange monde de là-bas / Yvan Lallemand



    Dernièrement j'ai lu un nombre incalculable de bouses immondes de romans jeunesses plutôt moyens, et je commençais à désespérer d'en trouver un avec une vrai intrigue, une belle écriture... En fait non, je n'en demandais pas tant, je voulais un roman qui m'emporte et me divertisse, un roman qui serait mon ami pour un bout de chemin, mais apparemment c'était trop demander.

    Et puis je suis tombée sur L'étrange monde de LA-BAS.
    Je voulais un roman qui me marque.
    J'ai été servie.
    ...
    J'ai fait des cauchemars pendant trois jours.

    De la petite graine de Stephen King pour jeunes ados, voilà comment je résumerais ce livre - et j'adore Stephen King. Plus que l'intrigue plutôt classique - deux ados qui entament une quête et vont en ressortir grandis - c'est le monde dans lequel elle se passe qui est marquant.
    Dans LA-BAS, tout est synonyme de dangers - le sentier qui cache d'immondes asticots, le lac empli non pas d'eau mais de globes oculaires... Tous les repères habituels sont bousculés, et on en vient a craindre les rencontres que nos deux jeunes héros vont faire.

    Et que dire de Rouge, leur guide ? Efficace mais mystérieux... Et Serviteur - imaginez un majordome anglais qui se balade en plein désert, toujours correct et bien vêtu, mais avec un fond un peu inquiétant... Et d'autres personnages encore, tous plus glaçants les uns que les autres, comme les clowns tueurs, le Prêcheur fou, la Fiancée...

    Et voilà, ça se lit vite et bien, ça accroche, on ne s'ennuie pas et le monde présenté est suffisamment original pour faire oublier les rares faiblesses de scénario.


    L'étrange monde de LA-BAS
    Yvan Lallemand
    Plon Jeunesse
    16 €


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  • En septembre, lors des fêtes de l'Indra Jatra, des milliers de personnes se pressent à Kathmandu pour apercevoir la Kumari (vierge, en népalais) - personnification vivante de Taleju, femme de Shiva - bénir le roi du Népal.

    Selon la légende, le Roi Jayaprakash Malla pris l'habitude de jouer le soir seul dans sa chambre au tripasa (un jeu de dés) avec la déesse Telaju. Une condition : ne jamais tenter de la séduire - ce qu'il fit. Furieuse, Taleju lui retira sa protection. Elle se laissa cependant fléchir, et lui promis de revenir sous les traits d'une petite fille.

    Les futures Kumari sont sélectionnées dès qu'elles perdent leur première dent de lait ; elles sont choisies selon 32 critères de beauté - en outre leur horoscope doivent être favorable au monarque régnant. La petite fille qui devient Kumari entre toute est celle qui a réussi à passer une étrange épreuve sans montrer de peur : se promener entre des animaux décapités.


    Kumari, la petite déesse vivante du Népal



    La Kumari est habillée exclusivement de rouge - couleur des dieux - et un lourd trait de khôl sous les yeux la protège contre les démons. A son front s'ouvre le troisième oeil. Ses pieds ne touchent jamais le sol, considéré comme impur.
    Le moindre de ses gestes est synonyme de présage, aussi la Kumari se montre-t-elle la plus impassible possible. Installée dans un temple et séparée de sa famille, la jeune fille est servie comme une reine et croule sous les présents.
    Il ne faut cependant pas que la Kumari perde une seule goutte de sang ; c'est pour cela qu'elle ne joue que rarement avec d'autres enfants...

    Le jour de ses premières règles, la Kumari doit démissionner et retourner dans sa famille, redevenant une Népalaise anonyme. Dur, quand on a été adulée pendant tant d'années !... Le gouvernement leur verse une très confortable rente annuelle pour "service rendu à l'Etat", mais malgré cette importante dot, elles ont du mal à trouver un mari : une légende dit que celui qui déflore une ancienne Kumari mourra dans l'année...

    Heureusement, depuis quelques années elles bénéficient d'une éducation pendant leur règne, afin de pouvoir passer des diplômes et être ainsi autonome après leur destitution...

    __________________________________________

    A lire : Quand j'étais déesse, de Irène Cohen-Janca, aux éditions Actes Sud Junior. Un court texte publié dans la collection "D'une seule voix", fulgurant, sur les sentiments d'une petite Kumari destituée. C'est ce court roman qui m'a donné envie d'en savoir plus sur cette coutume, et sur ces jeunes filles.


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