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Par Domino le 22 Septembre 2013 à 23:34
Ce n'est plus moi qui t'offrirai des friandises
Mais dans ta mémoire, j'ai placé d'autres gourmandises
Mange la vie
Mords dedans
Moi, j'ai laissé mon âme au vent
Je me sens plus léger maintenant
Je peux à chaque instant voyager
Partir, revenir, c'est amusant
Tu ne peux pas m'attraper
Tu ne peux pas me tenir
Mais si tu fermes les yeux
Tu peux toujours me sentir
J'ai fait lire cet album à trois collègues. La première a pleuré et m'a insultée (mais elle est enceinte et très émotive en ce moment), les deux autres ont eu les yeux tout rouges. Et moi ? Non, moi je suis une grande fille, je n'ai pas pleuré. Non, pas du tout...
...
Bon, ok, j'ai eu la gorge toute nouée, ça vous va ?
Magnifiquement servi par les illustration de Puybaret, le texte est un long poème qu'un homme décédé dédie à son petit-fils. Comme une main affectueuse posée sur l'épaule de l'enfant, une présence attentive même si invisible, et cette demande de continuer à vivre et s'amuser, malgré l'absence, malgré tout.
C'est bouleversant et sensible, et la musicalité des phrases fait que l'on a l'impression d'entendre une chanson, doucement fredonnée - cette phrase "moi, j'ai laissé mon âme au vent", qui sonne comme un refrain...
Pour aider l'enfant à faire son deuil, ou s'émouvoir devant un si beau texte, pour le murmurer, encore et encore, pour s'en imprégner jusqu'au plus profond de son cœur...
Il y aura encore des sourires
Sur tes lèvres sur tes joues
Et des étoiles qui s'illuminent
Malgré la vie semée de petits cailloux
J'ai laissé mon âme au vent
Roxane Galliez & Eric Puybaret
de la Martinière Jeunesse
14.50€
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Par Domino le 13 Avril 2013 à 23:47
Sophia demeure avec sa mère et sa sœur près d'une forêt de béton et de briques : une ville moderne. Pour aller voir sa mamie, de l'autre coté de la forêt, elle doit traverser «Le Bois», un endroit magique (un centre commercial) où l'on peut se procurer tout ce dont on rêve. Mais, étourdie par les couleurs et le bruit, elle perd son chemin. Un chasseur souriant se présente, chevauchant une moto noire. Sophia lui parle de sa grand-mère dans sa petite maison... Sur la voie rapide, le chasseur quitte Sophia, prend un raccourci et arrive le premier chez la grand-mère.
Imaginez la suite...
Le conte du Petit Chaperon Rouge revisité dans un version ultra-réaliste, ça donne froid dans le dos !
L'histoire se passe dans une grande ville, pleine de monde, de publicités agressives... Les images, riches en détails, nous montre des lieux oppressants et angoissants. Des gens qui ont l'air au mieux complètement déshumanisés, au pire prêts à tous les méfaits. Où que le regard du lecteur se pose, ce sont des couleurs criardes qui lui sautent à la figure, comme pour mieux cacher la misère alentours. Ça fait peur, et c'est le but.
Dans cette ville tentaculaire, la petite fille paraît bien vulnérable, et le loup encore plus inquiétant...
Le fait que ce conte ait été transposé dans une ville - certes imaginaire - qui pourrait être n'importe où dans le monde, à notre époque, m'a encore plus plongée dans l'histoire, au point où je tournais les pages avec une pointe d'angoisse, voyant l'inéluctable arriver à grand pas...
Heureusement pour les plus jeunes lecteurs, une fin alternative est proposée...
Alors, serez-vous cruels/réalistes au point de taire la fin heureuse à vos chères têtes blondes ?...
La petite fille en rouge
Roberto Innocenti
Editions Gallimard Jeunesse
13,90€
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Par Domino le 2 Avril 2013 à 09:01
Les états d'âme désopilants d'un poisson rouge qui en a assez de tourner en rond dans son bocal et rêve d'évasion...
Quoi de mieux pour commencer le mois d'avril qu'un... poisson ? Et pas n'importe quel poiscaille ! Avril est un poisson rouge philosophe...
Histoire hilarante sur les états d'âmes de ce poisson, sa jeunesse difficile - après avoir été aquaphiles, ses parents ont finis en sushi - et ses envies de voyage... Est-ce que sa vie doit se résumer à tourner en rond dans un bocal ? Et si il faisait de ce chat qui le guette un moyen de voyager ?...
Les dessins gribouillés sont très expressifs et très drôles. L'auteur nous narre sur un ton malicieux les aventures du poisson Avril - et j'adore sa bouille, ça me donnerait presque envie d'adopter un poisson !
Marjolaine Leray s'était déjà fait remarquer par son originalité avec Un petit Chaperon Rouge. Elle nous confirme ici son talent pour les histoires décalées et pleines d'humour.
Avril le poisson rouge
Marjolaine Leray
Editions Actes Sud
12€
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Par Domino le 26 Mars 2013 à 23:20
Prudence rêve d'avoir un animal. "Non", dit Papa, "ça revient trop cher". "Non", dit Maman, "c'est trop bruyant". Mais Prudence est déterminée. Elle trouve elle-même son animal de compagnie. C'est... une branche. Mais branche n'est pas vraiment l'animal rêvé, pas plus que Brindille, Monsieur Rond (un pneu) ou son petit frère Milo. Pauvre Prudence, réussira-t-elle à trouver l'animal de ses rêves ?
Voici un mignon petit album qui m'a plu avec son héroïne toute azimutée.
La petite Prudence a une imagination débordante, et elle sait s'en servir. Puisque ses parents ne veulent pas prendre d'animal de compagnie, elle va successivement adopter une branche, une brindille, son petit frère (!), une chaussure, un pneu... Elle persévère avec constance, même quand elle se rend compte que ses animaux ne savent pas faire beaucoup de choses amusantes, et sont parfois dangereux pour ses parents ou ses voisins - qui supportent plutôt bien les bizarreries de la gamine... Ses parents vont-il finir par craquer ?
Le graphisme enfantin s'accorde bien au texte, faisant de cet album un moment de bonne humeur. Le désir d'un animal de compagnie est assez présent dans les albums de jeunesse, mais celui-ci , avec son côté loufoque et les "animaux" pour le moins originaux qui le peuplent, se démarque du lot !
Je veux un animal de compagnie
Cathleen Daly & Stephen Michael King
Editions Circonflexe
13€
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Par Domino le 26 Février 2013 à 22:39
Un jour, tout, dans la vie de Morris Lessmore, y compris sa propre histoire, disparaît, dispersé par une tornade. Il erre alors, sans but, jusqu’au jour où il rencontre des livres qui vont devenir ses amis. Il prend soin d’eux, et en retour les livres prennent soin de lui et le guérissent. Des références littéraires et cinématographiques, des images somptueuses pleines de détails : un vrai souffle emporte le lecteur dans un univers où les livres sont vivants. Leurs couvertures palpitent comme les ailes des oiseaux, ils donnent la main à leur lecteur, on joue dans leurs pages et on escalade leurs mots, comme dans un terrain de jeu. Un magnifique hommage au livre sous toutes ses formes.
La couverture et le titre m'ont intrigués en premier. Je me suis plongée dedans, et l'histoire m'a vite emportée. On suit avec tendresse l'histoire de cet homme qui, arrivé dans une bibliothèque où les livres vivent et volètent un peu partout, va y vivre jusqu'à la fin de sa vie, réparant les ouvrages oubliés, dormant dans un livre géant, et redonnant la joie de vivre aux personnes aux alentours.
Cet album est un superbe hommage à la lecture, et la transmission de cette passion. Les illustrations sont magnifiques et vibrent d'émotion. La patience et l'amour de Morris pour ses petits compagnons est vraiment touchante. Les livres sont présentés comme des amis silencieux et fidèles, capable de redonner goût à la vie à n'importe qui.
A savoir qu'il existe un court métrage de cette histoire, par William Joyce, qui a reçu en 2012 l'Oscar du Meilleur Court Métrage - récompense méritée, la musique qui accompagne ce petit film est juste poignante, au point où j'avais la gorge toute serrée à la fin...
Moi aussi je veux un lieu où les livres vivent et volent autour de moi...
Les fantastiques livres volants de Morris Lessmore
William Joyce & John Bluhm
Bayard Jeunesse
12,90€
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